Détresse écologique et processus de deuil

La fin d’un monde, un deuil à traverser ?

Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui va changer, les courbes de croissance ne peuvent observer une progression infinie. Il a déjà changé dans les pays moins développés que le nôtre.

L’intégration psychique de cette réalité amène la plupart des individus à vivre un processus de deuil. Le déroulement et la temporalité de ce deuil sont propres à chacun. Des individus vivront plus intensément l’une des phases de ce processus, alors que d’autres atteindront la fin de ce processus en ayant fait l’impasse sur certaines étapes. Si de grandes tendances s’observent nous avons tous une manière individuelle de vivre cette transition intérieure.

De la sidération au mouvement…

La première phase de ce processus de deuil se caractérise par une attitude de repli sur soi et par un regard vers le passé, vers ce qui a été perdu, entaché. A cette phase « descendante » sont rattachées différentes étapes :

  • le déni : « ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai, ce n’est pas réel, on a encore le temps, les scientifiques trouveront une solution au moment venu, les jeunes générations vont nous sauver, on trouvera peut être le moyen de vivre sur une autre planète… »
  • la colère : « comment avons-nous pu laisser faire ça ? pourquoi les alertes lancées depuis 1972 n’ont pas été écoutées ? »
  • le marchandage : « et si… on arrêtait de produire du plastique et qu’on achetait tous des voitures électriques ? »
  • la tristesse : « tout est foutu, rien n’a plus de sens, comment vais-je poursuivre ma vie ? je vais devoir renoncer à beaucoup de mes projets d’avenir »

Vient ensuite une seconde phase, ascendante dans laquelle de l’énergie de vie est contactée et qui permet une remise en mouvement de l’individu.

  • l’acceptation : « ok c’est la fin d’un monde mais ce n’est pas la fin du monde, il peut y avoir du bon dans le changement et dans le renouveau »
  • le pardon : « nous avons tous à notre échelle impacté la planète, regardons le présent et l’avenir et lâchons la culpabilité »
  • la quête du sens : « comment est-ce que je souhaite m’inscrire dans le monde ? que puis-je faire qui me donne envie de me mettre en action ? avec qui est-ce que je construis ? »
  • la paix et la sérénité retrouvées : « j’ai trouvé un nouvel équilibre qui fait sens pour moi, j’ai retrouvé une cohérence à mon existence. »

Pour aller plus loin :

— > Découvrir l’une des vidéos de la série NEXT sur le DÉNI, mécanisme de défense psychologique face à l’état du monde : Effondrement écologique : êtes-vous dans le déni ? – FT. Didier Super

— > Découvrir l’illustration « Courbe de deuil et collapsologie »de Matthieu Vanniel, Facilitateur graphique :« Quelles émotions nous traversent quand nous prenons conscience que notre civilisation thermo-industrielle est au bord de son effondrement ? 

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—- > Découvrir la thérapie comme espace d’expression de ses émotions

—- > Découvrir ce qu’est la résilience

—- > Découvrir un processus de (re)naissance